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Thierry Bruyère démarre sa carrière dans la grande distribution et l’immobilier. La quarantaine venue, changement de cap. Il rejoint les bancs de l’IRUP avec pour projet de créer Ondaine Agro. Portrait d’un entrepreneur qui ne manque pas d’idée.


L’Institut Régional Universitaire Polytechnique, organisme de formation associatif implanté à Saint Etienne, propose un parcours visant à former à la gestion et au développement de structures d’insertion par l’activité économique. Depuis 2012, le partenariat entre le FAPE EDF et l’IRUP permet d’attribuer des bourses d’étude à des demandeurs d’emploi sélectionnés sur leur motivation et de les former à des fonctions de dirigeants de structures d’insertion.

Natif du département voisin de Saint-Etienne, Thierry connaît bien son territoire et ses difficultés économiques. « A un moment, j’aspirais à autre chose. Je voulais continuer le management mais avec un autre but. C’est alors qu’on m’a parlé de l’Economie Sociale et Solidaire que je ne connaissais pas du tout. J’ai visité des entreprises d’insertion, des ateliers chantiers d’insertion. J’ai échangé avec leurs dirigeants. Ca a été le déclic. Je me suis dit : c’est ce que je veux faire. Voilà comment j’en suis arrivé à intégrer l’IRUP ». Il ne le sait pas encore à ce moment-là, mais le FAPE EDF, en tant que partenaire de cette école, finance des bourses pour les étudiants, dont il bénéficiera. 

J’ai profité de mon année de Master à l’IRUP, en 2012/2013, pour initier une étude de création de structure dans la vallée de l’Ondaine. Et, en 2014, grâce notamment au soutien financier du FAPE EDF, Ondaine Agro commençait son activité en valorisant les invendus de pain en nourriture animale. On faisait ça sur des tables. Vu d’aujourd’hui où nous avons une ligne de tri professionnelle, c’était un peu archaïque, nous livre-t-il avec un sourire indulgent dans la voix.

Si les débuts sont modestes, l’ambition est grande. D’autant que cette activité, à forte valeur sociale, n’est pas rentable économiquement. Il faut se développer. Thierry ne manque pas d’idées ni de convictions. Son crédo : permettre la diminution des déchets et leur valorisation. « Très vite, on s’est lancé dans la collecte d’huile de friture pour la transformer en biocarburant. En 2016, on a remporté un marché public de distribution de sacs poubelle pour les habitants des communes qui n’ont pas de bac jaune ». Chemin faisant, la structure s’ouvre aussi sur le nettoyage urbain, la sensibilisation au tri des déchets en porte à porte. Une diversité d’activités qui permet aux salariés en insertion d’acquérir de nouvelles compétences. « On a des salariés qui se sont découvert des qualités de commercial. C’était vraiment un marché très intéressant humainement ».

Thierry a gardé un lien fort avec l’IRUP et participe notamment à la sélection des candidats au Master en Insertion et Entrepreneuriat Social et aux jurys soutenance. Il a également accueilli Justine en 2022/23 au sein d’Ondaine Agro lors de sa formation. C’est elle qui concevra le projet de parcours d’insertion spécifique aux mères isolés qui ont des difficultés à accéder à l’emploi. Projet sur lequel le FAPE EDF participera au jury de soutenance à l’IRUP et qu’il financera début 2024 pour permettre l’acquisition de matériel (injecteurs, extracteurs, aspirateurs…).

Le soutien du FAPE EDF dans la durée, Thierry nous confie que « c’est énorme parce non seulement, personnellement, le fonds a payé mes études, mais aussi et surtout parce qu’il a financé les projets d’Ondaine Agro dès le démarrage. A un moment où c’était compliqué de trouver des investisseurs, le FAPE EDF était là. Sans le FAPE, je ne sais pas si on aurait réussi à lancer Ondaine Agro. On avait alors sept salariés. Aujourd’hui, on est une quarantaine ! »