Connaissez-vous le job coaching ? C’est une méthode innovante développée par l’association Messidor et soutenue par le FAPE EDF, qui permet d’accompagner des personnes ayant des fragilités psychologiques dans leur recherche d’emploi. Roseline Meyer, job coach depuis quatre ans, met en lumière ce métier original qui fait sens.
Elle a souvent un large sourire posé sur ses lèvres. Le goût des autres et un sens de l’empathie qui signent une personnalité à la générosité élégante. A 43 ans, Roseline Meyer fait un métier original : elle est job coach près de Saint-Étienne. Elle travaille depuis quatre ans au sein de l’association Messidor, qui accompagne les personnes en situation de handicap et de souffrance psychique, avec ou sans Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) dans leur retour à l’emploi.
Une méthode innovante importée du Canada
D’abord conseillère en formation, Roseline avait envie de se « rapprocher du terrain » : « J’ai toujours eu le sens du contact. Certes, je guidais les autres en les accompagnant, mais j’avais envie de concret et le monde de l’insertion professionnelle m’attirait. » Elle entend parler de Messidor et surtout, du « job coaching ». « C’est une méthode très innovante qui a été importée du Canada dans les années 1990. Elle propose un parcours sur mesure et illimité dans le temps à des personnes en fragilité psychologique diagnostiquées ou non. Elles peuvent manquer de confiance en elles, souffrir d’anxiété, de dépression ou de maladies mentales plus profondes. Elles n’ont pas toujours fait le choix d’obtenir une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé et souhaitent être accompagnées pour obtenir un emploi « en milieu ordinaire ». Notre méthode d’accompagnement, c’est « la méthode IPS » pour Individual Placement and Support. »
Cette méthode, très personnalisée, se base sur les préférences d’emploi de la personne : « La personne ne doit pas s’adapter à l’offre, mais l’inverse : on part de son besoin, de ses envies et compétences pour lui proposer des offres d’emplois. Pour cela, on est à l’écoute et on respecte son choix. Ensuite, on voit si c’est possible ou non… » Une posture plutôt innovante, qui a désormais fait ses preuves partout dans le monde.
Ne rien lâcher
« Je ne suis pas issue du secteur médico-social, mais nous sommes formés tout au long de notre parcours, témoigne Roseline, pour qui la principale qualité requise dans cette mission, c’est « de ne rien lâcher. » Les personnes arrivent dans le dispositif via des partenaires sociaux comme Pôle Emploi ou la mission locale. Durant les premiers entretiens, les job coach définissent avec les demandeurs d’emploi leur projet professionnel, leurs préférences et compétences, mais aussi leurs faiblesses. « La phase de recherche d’emploi est assez rapide. Si besoin, j’accompagne en entreprise la personne et j’assure un suivi régulier. » Au total, Roseline accompagne 25 personnes qui en sont à des stades différents de leur recherche d’emploi. « La première que j’ai accompagnée n’a pu aller jusqu’au bout. La maladie a repris malheureusement le dessus. Mais j’ai aussi eu beaucoup de réussites ! » Roseline se souvient ainsi d’une personne qui, après 5 ans de rupture professionnelle, s’est orientée vers la formation : « Avec un CAP dans la vente, elle a voulu approfondir et a trouvé un stage. Comme elle n’avait pas d’ordinateur, elle a suivi ses cours en visio de mon bureau ! » Si la formation n’aboutit pas sur un emploi, Roseline en bonne job coach est là pour encourager, guider… Tant et si bien que « sa protégée » finit par trouver un emploi dans un autre domaine, la restauration, et dans une autre région, du côté de l’Atlantique.
« Depuis, elle m’a dit avoir fait sa place, avoir des collègues, bref, que sa vie a changé ! Si je n’attends pas forcément de reconnaissance, c’est vraiment une satisfaction personnelle de savoir que les gens réussissent à trouver une place dans la société et du bien-être. Avec la motivation on peut faire beaucoup ! »
« Des dons qui ont un impact sur la société tout entière »
Depuis un an, Roseline a une nouvelle corde à son arc. Elle accompagne les entreprises dans leur démarche inclusive par le biais d’un autre dispositif : « Messidor Conseil ». « Nous intervenons auprès des salariés en souffrance sur leur poste de travail et auprès des entreprises pour les sensibiliser au handicap psychique, au management inclusif, et, de façon plus large, pour assurer un maintien dans l’emploi. » Roseline intervient notamment pour le Groupe Casino. Elle propose aussi de la formation de premier secours en santé mentale, PSSM. « C’est quelque chose qui se développe. Avant, on parlait peu des fragilités psychiques. Aujourd’hui, avec la crise sanitaire, les salariés sont de plus en plus en souffrance sur leur poste de travail. Heureusement, le sujet est moins tabou. La santé mentale devient un enjeu de santé publique. »
Roseline se dit que son métier a du sens et que c’est aussi grâce aux salariés d’EDF :
« Je voudrais les remercier pour leur engagement et leur soutien, cela permet de pérenniser nos postes. Le métier de job coach nous permet in fine de contribuer à l’intérêt général, au service public, il y a un retentissement collectif dans la société. »