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L’accompagnement et les ressources humaines, Catherine Derail, 59 ans, connaît. Après une riche carrière à EDF, elle est aujourd’hui chargée de projets insertion au sein du Groupe Unis Vers l’Emploi à Villeurbanne. Donatrice pour le Fonds Agir Pour l’Emploi EDF, elle découvre le secteur de l’insertion de l’intérieur.


L’accompagnement et les ressources humaines, Catherine Derail, 59 ans, connaît. Après une riche carrière à EDF, de la Communication aux Ressources humaines, en passant par les Achats, elle est aujourd’hui chargée de projets insertion au sein du Groupe Unis Vers l’Emploi à Villeurbanne. Donatrice pour le Fonds Agir Pour l’Emploi EDF, elle découvre le secteur de l’insertion de l’intérieur.

« J’avais très envie de connaître le monde de l’insertion » confie Catherine Derail, qui, depuis, a expérimenté la diversité des métiers d’EDF. Originaire du Puy-en-Velay, son père est ouvrier chez Michelin et sa mère comptable pour une coopérative agricole. Elève plutôt scientifique, elle a aussi la fibre commerciale et s’inscrit en école supérieure de commerce. Ce qui lui plaît ? « La relation aux autres avant tout, beaucoup moins la comptabilité pure ».

Formation et communication

Nous sommes en 1986 et Catherine décroche son premier poste dans une société qui vend des stages de formation pour les demandeurs d’emploi. « C’était un premier contact avec le monde de l’insertion. J’en garde un bon souvenir. Ma mission était d’obtenir des subventions pour monter chaque projet ». Elle aime déjà être à l’écoute et dans l’accompagnement. Puis, elle se décide à quitter Montpellier pour Lyon. Là, elle intègre une entreprise de fabrication de compresseurs frigorifiques. « C’était un changement d’échelle : nous étions 1800 salariés ! J’avais une double casquette, celle de responsable formation et communication. » Elle y apprend à vivre les hauts et les bas de la vie d’entreprise, avec un plan de licenciements et des reclassements à gérer. Elle-même est contactée par un cabinet de reclassement qui lui propose d’intégrer la grande entreprise : EDF. Pourquoi pas ? La diversité des métiers, mais surtout « le monde de la production, l’usine et le concret », l’attirent. Elle fonce.

Mobilités

Direction la centrale nucléaire du Tricastin où elle est engagée en tant que responsable communication. Catherine n’est pas déçue par le terrain, et découvre peu à peu cette ruche industrielle. « C’était l’époque où les centrales accueillaient près de 12 000 visiteurs par an. Nous organisions des évènements ciblés pour des publics très différents ». Elle découvre alors qu’EDF rime avec mobilité : « Nous pouvons faire des parcours très variés. J’ai eu envie de changement, je suis passée aux Achats. »

Là, elle apprend un nouveau métier, plus technique, qui l’amène à assurer la gestion des contrats et des prestataires de la centrale. D’abord cheffe du service Achats de Tricastin, elle rejoint plus tard, à Marseille, la direction dédiée qui centralise tous les services achats des centrales. « Cela m’a permis de m’ouvrir aux autres métiers d’EDF car je travaillais à la fois pour le nucléaire, le thermique et l’hydraulique. » Le poste la passionne, mais au bout de quatre ans, voici revenir sa curiosité pour explorer encore d’autres métiers ! Elle opte pour les ressources humaines. Retour à Lyon.

Développer une culture de service

Elle rejoint successivement l’agence régionale du Centre des services partagés des ressources humaines (CSPRH) puis l’Unité de professionnalisation pour la performance industrielle (UFPI). « J’y ai appris toute la chaîne de métiers des RH : de la paie à la formation. On embauchait une centaine de jeunes ingénieurs par an pour qu’ils deviennent formateurs ». Elle ajoute une nouvelle corde à son arc : celle du dialogue social. « Présidente du CHSCT, c’était très intéressant car j’étais en ligne directe à la fois avec les équipes en CNPE et une équipe de direction très soudée ». Catherine apprécie ce rôle de courroie de transmission. Puis, retour sur le terrain. Elle devient cheffe de département du service support et gère le parc automobile, les archives nationales et l’immobilier. « La mission était de développer une culture de services au moment de passer la flotte automobile aux voitures électriques. » Rappelée par la production, une nouvelle opportunité s’offre à elle à la direction de l’ingénierie et des projets nouveau nucléaire. « On m’a proposé d’accompagner les parcours des talents et futurs dirigeants. » Un challenge qui lui permet d’entrer dans la stratégie des projets avec beaucoup d’anticipation.

De l’accompagnement des futurs dirigeants à celui de personnes en insertion

Fin 2022, à 58 ans, Catherine a envie de transmettre son expérience. « J’avais envie d’être plus opérationnelle à l’instant T sur un territoire donné auprès de personnes très éloignées de l’emploi. » Préparer un entretien d’embauche, donner des clés pour gérer son parcours professionnel, suivre des formations, Catherine sait comment faire. Tout naturellement, elle pense à son premier poste et au milieu de l’insertion par l’emploi : « Je me suis rapprochée du Groupe Unis Vers l’Emploi et cela a été une belle rencontre ! J’ai eu envie de m’engager auprès d’eux. » 

Unis Vers l’Emploi est un acteur important de l’insertion sur la métropole Lyonnaise : 1400 personnes y sont accompagnées chaque année sur des activités diverses – métiers de la propreté, de l’industrie, de la santé et des soins, du vélo pour déployer des solutions de mobilités douces… « Unis Bike est un atelier d’insertion spécialisé dans la réparation de vélos d’occasion et la vente de vélos reconditionnés. Nous nous adressons à la fois aux particuliers et aux entreprises pour gérer leurs flottes de vélos. Avec « Vélo Gônes dans les quartiers », nous allons permettre aux enfants des quartiers défavorisés de Villeurbanne (métropole de Lyon) d’accéder à la pratique du vélo en passant par un partenariat avec les centres sociaux ». Soutenu par le FAPE EDF, ce projet permettra le reconditionnement de 40 vélos enfants et de 20 vélos adultes mis à la disposition des habitants. Aujourd’hui, Catherine, qui a accompagné ce projet en en trouvant les financements – parmi beaucoup d’autres, épaule aussi une vingtaine de salariés en insertion en les préparant aux entretiens de recrutement.

Sortir des clichés et faire appel au secteur de l’insertion

« Avant de travailler à Unis vers l’emploi, je ne savais pas ce qu’était le monde de l’insertion. J’étais remplie de clichés, c’est vraiment un monde méconnu. Nous pouvons croiser des personnes en galère, sans jamais les rencontrer, c’est dommage », soutient Catherine qui s’est retrouvée face à des personnes « qui ont très envie de travailler sans les codes pour y arriver ». « Les parcours d’insertion permettent de donner du temps dans cet accompagnement global allant jusqu’à deux ans qui propose de la formation, des immersions en entreprise, des simulations d’entretiens, ce n’est pas juste faire un CV ! Accompagner des personnes qui reviennent vous voir pour vous annoncer, fièrement, qu’elles ont enfin décroché un emploi et vont retrouver une stabilité… C’est une vraie victoire ! »

Catherine, également marraine dans l’association « Nos quartiers ont du talent (NQT) », qui accompagne des jeunes en recherche d’emploi, se sent utile puisqu’elle peut mettre à profit les méthodes RH de l’entreprise au profit de ces associations. « Je me suis rendue compte au fil de mon parcours, aux Achats comme aux RH, que peu de choses sont faites pour l’insertion des publics très éloignés de l’emploi. Je pense qu’il serait judicieux de faire davantage appel au secteur de l’insertion dans nos marchés de sous-traitance, clauses sociales à l’appui. Heureusement, les salariés d’EDF et les retraités peuvent faire un don grâce au FAPE EDF. C’est une force que nous avons. Sortir de l’entre-soi peut faire pousser des ailes ! »